Visite du centre Georges Pompidou

Véronique avait des entretiens à La Défense, puis elle a déjeuné avec la reine-mère, ensuite de quoi je l’ai rejointe au centre Georges Pompidou.

Une exposition de Cy Twombly, dont je n’avais encore jamais entendu parler. Il me semble qu’on peut se passer de voir ces oeuvres.

Une exposition des artistes hors système du système soviétique des années 50 à 90. Là encore, rien qui ne m’a transporté.

Nous avons visité la collection permanente, avec un plaisir certain pour certaines oeuvres.

une idée de consommation : fêter un événement familial au Georges, dernier étage de Beaubourg avec son restaurant panoramique.

 

1 nuit au château de Courban

1 nuit dans une grande chambre
Tout était … parfait, en fait.

———- Message transféré ———-

De : Château de Courban <contact@chateaudecourban.com>
Date : 29 décembre 2016 à 13:05
Objet : Confirmation Chateau de Courban & Spa Nuxe
À : pierre.tarif@gmail.com

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Courban, le 28/12/2016

 Cher Monsieur TARIF,

Nous vous remercions de la confiance que vous témoignez au Château de Courban & SPA. Cest avec plaisir que nous vous confirmons votre réservation comme suit :
Arrivée le 30/12/2016
Départ le 31/12/2016
1 nuit
Nombre de personnes : 2 adultes

Chambre
1 Chambre signature au tarif journalier de 249€.
Nous vous informons que les chambres sont disponibles à partir de 15h30 et doivent être libérées à 12h au plus tar

La taxe de séjour est au tarif de 1.10€ par nuit et par personne.

Restauration
Le petit déjeuner est au tarif journalier de 19 € par personne, 9€ pour les enfants.

Nous sommes très heureux de vous accueillir dans notre restaurant gastronomique ouvert tous les soirs pour le diner et dimanche pour le déjeuner.
Nous vous confirmons la reservation d’une table dans notre restaurant Gastronomique.

Notre SPA By Nuxe.
Vos rendez vous du Spa Nuxe :

·         Deux massages 45 min à 18h00
Notre Spa Nuxe est un lieu dapaisement et dévasion où vous pourrez savourer les somptueux soins du visage et du corps, les divins NUXE Massages et les délicieuses escapades conçues en exclusivité pour le Spa.

Le Spa étant dédié à la détente et au bien-être, laccès nest autorisé quaux personnes dau moins 18 ans.

Dans lattente du plaisir de vous accueillir au Château de Courban Hôtel & Spa, nous vous prions daccepter, Monsieur TARIF, nos salutations les plus respectueuses.

Nora,

Réception.

cid:image002.jpg@01D26148.4F21A3F0VANDENDRIESSCHE Family

Château de Courban & SPA

Le Charme tout simplement

7 Rue du lavoir – 21520 COURBAN

Téléphone : +33 (0)3 80 93 78 69

Télécopie : +33 (0)3 80 93 79 23

www.chateaudecourban.com

Vidéo Youtube

Théâtre avec Véronique – Politiquement correct

Une pièce de théâtre très agréable, qui se coltine avec le réel

23 avril 2017. Coup de tonnerre pour les uns : l’extrême droite est au second tour de l’élection présidentielle.

Coup de foudre pour les autres : Mado et Alexandre se sont rencontrés une heure avant les résultats. Ils ont parlé de tout sauf de politique. Mado a toujours voté à gauche. Elle ignore qu’elle vient de tomber amoureuse d’un militant d’extrême droite…

Auteur : Salomé Lelouch
Artistes : Thibault De Montalembert, Rachel Arditi, Ludivine De Chastenet, Bertrand Combe, Arnaud Pfeiffer
Metteur en scène : Salomé Lelouch

La Pépinière Théâtre
7 rue Louis Le Grand, 75002 Paris
Théâtre de 350 places environ

Discours du Président Jean-Claude Juncker lors de la conférence publique pour les 20 ans de l’Institut Jacques Delors / Notre Europe

 

Jean-Claude Juncker, dans son discours prononcé le 7 octobre pour les 20 ans de l’institut Jacques Delors :

« Oubliez les Etats-Unis d’Europe, le fédéralisme, une Union forte, l’abolition des frontières. Ce n’est plus qu’une illusion, un rêve, que vous pouvez enfermer dans le tiroir de l’oubli.

Nous devons être clairs et arrêter d’en parler, car cela n’arrivera jamais. Et qui sont les responsables de cet échec ? Les gouvernements, les capitales qui ne veulent pas perdre le pouvoir, la bureaucratie de Bruxelles ? »

Non (…) c’est la faute aux citoyens.

Les peuples européens ont besoin d’une proximité immédiate. Ils aiment leur terre, leurs paysages, leurs traditions. Ils aiment un continent constitué de nations différentes. Et ils ont l’impression que l’UE cherche à homogénéiser l’Europe et alors ils entrent en résistance

Le leitmotiv de la Commission : l’UE doit être grande et ambitieuse sur les défis de notre époque, mais petite, voire timide sur les petites choses. L’UE et donc la Commission n’ont pas le droit de s’immiscer dans toutes les sphères de la vie des citoyens, qui ne savent pas qui décide quoi. »

 

Commission européenne – Discours – [Seul le texte prononcé fait foi]

Discours du Président Jean-Claude Juncker lors de la conférence publique pour les 20 ans de l’Institut Jacques Delors / Notre Europe

Paris, le 7 octobre 2016

Monsieur le Premier ministre, cher Manuel,

Monsieur le président de l’Institut, cher Enrico,

Monsieur l’administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers,

Je voudrais tout d’abord remercier Enrico de m’avoir invité. S’il ne l’avait pas fait, je serais venu tout de même, imposant ma présence dans cette salle, parce que – personne ne s’en souvient – je suis un membre fondateur de la Fondation Delors, qui d’ailleurs fut appuyée par le budget luxembourgeois jusqu’au jour où j’ai quitté mon pays, le gouvernement actuel renonçant à ce que sans doute il a considéré être une action caritative alors qu’il s’agit d’encourager ceux qui pensent et qui agissent.

J’aurais été triste de ne pas être invité tellement grande est mon admiration pour Jacques Delors, qui est mon ami, qui est mon illustre prédécesseur à la tête de la Commission européenne et qui est aussi mon mentor, parce que je lui dois beaucoup.

Jeune ministre, il m’a pris par la main, en essayant de me faire sentir l’Europe, en essayant de mieux me faire comprendre ce qu’il était en train de faire et ce qu’il voulait. Il y a entre Jacques Delors et moi-même un différend qui reste. Au début des années ’90, il avait essayé de convaincre son futur successeur Jacques Santer et mon Premier ministre de l’époque de m’engager comme Vice-président de la Commission chargé des questions sociales. Je n’ai pas donné suite à son invitation et il reste comme un petit regret – un grand regret pour moi, un petit regret pour Jacques Delors.

Au moment où nous fêtons le 20ème anniversaire de l’Institut, il faut se demander où en serait l’Europe sans Jacques Delors. Nous savons où elle était avant, nous savons que nous lui devons beaucoup. Sans Jacques Delors, il n’y aurait pas le marché intérieur, le marché unique, le « grand marché » comme il aimait dire, le plus grand marché intérieur au monde, 500 millions de consommateurs et aussi de citoyens.

Sans Jacques Delors, il n’y aurait pas la monnaie unique qui nous protège et qui nous a protégés au pire moment de la crise économique et financière. Il faut s’imaginer un seul instant que si nous n’avions pas eu la monnaie unique au début et au milieu de la crise économique et financière qui nous est venue d’ailleurs, et que nous ayons toujours été enfermés dans le système monétaire européen, cette crise aurait très rapidement conduit à une guerre monétaire en Europe: la France contre l’Allemagne et l’Allemagne contre l’Italie et l’Italie contre l’Espagne. Moi, j’ai vécu cette période où nous étions enfermés dans le système monétaire européen, où chaque troisième dimanche les ministres des Finances devaient se déplacer à Bruxelles pour procéder à des réalignements, pour revoir de fond en comble les réalités économiques qui faisaient que du soir au matin les productions dans un pays devenaient trop chères et les autres productions profitant de dévaluations compétitives, c’est-à-dire de dévaluations contre les autres, allaient mieux. A tout cela fut mis un terme grâce à la création de la monnaie unique qui doit en fait sa création à Jacques Delors, puisqu’il a présidé en ’88 le groupe Delors qui a présidé un comité fait notamment de gouverneurs et il a convaincu cette troupe difficile de la nécessité et de la justification de la monnaie unique. D’ailleurs je me rappelle, puisqu’on parle beaucoup de Brexit, que c’est en fait un ministre des Finances britannique qui a sauvé l’euro, parce que, réunis à Bruxelles le lendemain de la mort du Roi Baudouin, pour réaligner les différentes monnaies – et je le dis parce que personne n’en parle: l’Allemagne et les Pays-Bas voulaient quitter le système monétaire européen et moi Luxembourgeois, petit ministre des Finances, j’étais dans l’embarras parce que les données fondamentales luxembourgeoises étaient bien meilleures que celles de l’Allemagne et des Pays-Bas mais nous ne pouvions pas vraiment quitter le système monétaire européen parce que nous n’avions pas de monnaie, puisque nous avions le franc belge. Si le Luxembourg avait quitté avec les Allemands et les Néerlandais le système monétaire européen, le franc belge se serait retrouvé à moins 30-40 % le lendemain. Alors Kenneth Clarke, qui fut le Chancelier de l’échiquier, a pris la parole et a dit: « Le Royaume-Uni a un opt-out et nous n’adopterons pas la monnaie unique, mais nous l’adopterons un jour, et je voudrais que mes petits-enfants puissent payer en euro », qui ne s’appelait pas encore comme ça, « mais si vous laissez les Allemands et les Néerlandais quitter le système monétaire européen pour vous mettre sous commandement français, vous n’aurez jamais la monnaie unique et comme je veux que mes petits-enfants disposent de la monnaie unique, vous n’avez pas le droit de faire ce que vous êtes en train de concocter ».

Marché intérieur, monnaie unique, dialogue social. Le dialogue social de Val-Duchesse, qu’avec énergie et talent et avec beaucoup de doigté, Jacques Delors a lancé lorsqu’il fut à la tête de la Commission. C’est d’ailleurs à cause de ses performances et pour ses performances que je me suis permis de revendiquer la paternité de Jacques Delors sur tout ce que j’avais l’intention de faire à la tête de la Commission, puisque dans mon discours d’investiture devant le Parlement européen, j’ai mentionné deux noms: Helmut Kohl et Jacques Delors. N’est pas Kohl et n’est pas Delors qui veut. Mais ceux qui les ont connus et qui se sentent inspirés jusqu’à ce jour par ces deux grandes figures européennes, ont le droit de revendiquer, je n’ose pas dire l’héritage, mais l’inspiration de ces deux hommes.

Maintenant nous sommes aux prises avec d’énormes difficultés. Il y a quelques semaines je disais devant le Parlement européen que l’Europe était par endroits en crise existentielle. La plupart des journaux ayant omis de dire  »pour partie ». Je n’ai pas dit l’Europe est en crise existentielle, j’ai dit  »pour partie elle est en crise existentielle ».

Je crois que le moment est venu, il y a longtemps que ce moment était venu où nous devons tirer au clair un certain nombre de choses. Très souvent, ceux qui nous observent, ne comprennent pas ce que nous faisons. La raison en est –il y a de nombreuses raisons à cela – qu’il y a une mésentente de fond. Je crois que nous devons cesser de parler des Etats-Unis d’Europe. Je l’ai fait tant que j’étais très jeune, à l’âge de 17-18 ans et à un certain moment, je me suis dit qu’on ne peut plus induire en erreur les citoyens européens parce que nous n’aurons jamais les Etats-Unis d’Europe, parce que les peuples d’Europe ne le veulent pas. Les peuples d’Europe ont besoin de proximité immédiate, ils aiment leurs terroirs, leur paysages, leurs traditions ; ils aiment une Europe faite de diversités et donc plus riche que d’autres ensembles. Et donner l’impression que l’Union européenne serait en voie d’étatisation ne mène nulle part, parce que ceux qui habitent l’Europe respectent aussi, non pas l’identité nationale, c’est devenu un terme connoté, mais la réalité nationale. L’Europe ne peut pas se construire contre la volonté des nations. Les nations ne sont pas une invention provisoire de l’histoire. Les nations sont faites pour durer et l’Union européenne les complète là où, de par leurs propres moyens, les nations et les Etats sont condamnés à l’immobilisme, notamment à l’immobilisme sur la scène internationale.

Et par conséquent, j’ai trouvé bon de lancer un Leitmotiv caractérisant l’action de la Commission que j’ai l’honneur de présider: il faut que l’Europe soit grande et ambitieuse sur les grands enjeux de notre temps et sois modeste, d’une grande retenue, timide lorsqu’il s’agit de petites choses. L’Union européenne et donc la Commission n’a pas le droit d’interférer dans tous les domaines de la vie quotidienne des citoyens, qui ne savent pas qui a décidé quoi, mais doit se concentrer, comme je le disais, sur les grands enjeux. Et les grands enjeux sont suffisamment nombreux pour que nous n’ayons pas à nous occuper des problèmes marginaux qui peuvent exister.

Nous sommes toujours les victimes d’une croissance molle en Europe et nous sommes toujours victimes des conséquences qui découlent de la panne des investissements que nous avons dû subir au cours de la dernière décennie et demie. Encore aujourd’hui le niveau des investissements en Europe est de 15 % inférieur à ce qu’il fut pendant l’année d’avant-crise 2007. Raison pour laquelle la Commission a lancé le Plan d’investissement pour l’Europe, qui fonctionne. Au début, on l’a appelé le Plan Juncker, parce qu’on était convaincu que ce serait un échec. Maintenant ça fonctionne et ça s’appelle dorénavant le Fonds européen pour les investissements stratégiques. C’est toujours le même et il fonctionne, parce que nous allons mobiliser sur trois années 315 milliards d’investissements en alignant une somme à vrai dire réduite de dépenses publiques et en faisant appel au secteur privé pour que lui prenne en charge les devoirs d’investissement. Nous avons confié ce devoir pour les principes directeurs et pour leur application à la Banque européenne d’investissement, parce qu’un banquier est mieux à même d’apprécier rendement et valeur d’un investissement que la Commission pourrait le faire. Jusqu’à ce jour, nous avons mobilisé quelques 130 milliards en termes d’investissement, beaucoup de projets d’infrastructures, 300 000 petites et moyennes entreprises bénéficient d’un accès plus direct et plus souple au crédit et la France est le premier pays bénéficiaire du plan qui portait à l’époque mon nom. Et nous venons de décider en le proposant de doubler la mise, de porter à 630 milliards les investissements mobilisables et en exprimant l’intention de mobiliser 500 milliards d’investissement d’ici 2020. Je crois que c’est la bonne démarche. Encore voudrais-je que lors d’une évaluation des premiers résultats du plan, nous essayons de reconcentrer l’action entreprise sur tous les pays, surtout les pays en retard économique. Ce sont les quinze pays les plus riches et les quinze économies les plus développées qui bénéficient davantage du plan que les économies de plus faibles structures; il faudra que nous changions cela.

L’Europe est d’abord une affaire de valeurs. Je ne vais pas m’étendre sur toutes les valeurs européennes qui sont nombreuses mais quelques-unes sont essentielles. Il faudra que l’Europe recommence à respecter à tout endroit l’Etat de droit. L’Union européenne est fondée sur le droit. Voir qu’aujourd’hui certains Etats-membres se distinguent par le fait qu’ils ne respectent plus la norme européenne m’attriste beaucoup. En matière de migration, la Commission a proposé un plan, « Resettlement, relocation », comme on dit en franglais; le Conseil des ministres l’a adopté à la majorité qualifiée. Certains Etats-membres ne l’appliquent pas. C’est le début de la fin. Si la règle fixée, démocratiquement élaborée, n’est plus respectée par les Etats membres qui en fait sont les destinataires et par la suite les acteurs de la mise en application de la règle fixée d’après les principes du Traité, nous ne saurons plus agir. Si à chaque fois qu’un Etat membre n’est pas d’accord avec une décision, il organise un référendum pour dire le contraire de ce que le droit a dit ou pour dire le contraire de ce que le droit pourrait dire, le surlendemain, nous n’arriverons pas à gérer et à gouverner l’Union européenne de la meilleure façon possible.

Je n’exclus pas la nécessité qu’il y a de recourir à la consultation référendaire sur des traités constitutionnels et autres, mais sur des décisions précises et des détails, faire de même me parait être une voie très, très dangereuse. Je crois que pendant les 12 mois à venir nous devons prendre un certain nombre de décisions très importantes; c’est le dernier moment où on peut vraiment faire en sorte que l’Europe redémarre. Je l’ai dit, dans un contexte plus large, que nous devons moderniser notre économie. J’attache beaucoup d’importance au marché intérieur numérique. La Commission a fait   une trentaine de propositions que je voudrais que le Conseil et que le Parlement adoptent d’ici l’été, au plus tard d’ici l’automne, de l’année 2017. Le numérique, c’est la grande affaire, et si on prend congé par rapport à cette ambition qui est l’ambition de toutes les parties de la planète nous serons perdants. Si nous réalisions tout ce que nous avons prévu dans le cadre de l’Europe numérique, voilà que nous sommes à même de générer une valeur ajoutée de 450 milliards par année et la création de 3,6 millions d’emplois.

La même remarque vaut à l’endroit de ce qu’il est convenu d’appeler l’Union de l’énergie. Si nous réalisions les propositions de la Commission dans leur entièreté, voilà que les consommateurs européens feraient l’économie de 40 milliards d’euros par année. Donc, le numérique, l’énergie, le Plan d’investissement, tout cela donne du sens et fait du sens lorsqu’on n’oublie pas que les politiques orientées résolument vers la croissance et l’emploi doivent s’insérer dans ce triangle vertueux qui consiste à assainir nos finances publiques – il n’y a pas d’autre option –, à réaliser les reformes structurelles qu’il faut, et donc complétant ce duo par cette troisième dimension des investissements qui servent l’emploi, et donc les jeunes et donc l’avenir de notre continent.

La même remarque vaut pour l’Europe de la défense dont je ne suis pas un spécialiste, parce que l’armée luxembourgeoise rarement dans son histoire a pesé sur le devenir des choses d’une façon décisive, bien que l’ambition y était. L’armée luxembourgeoise c’est 771 soldats – ministre de la Défense inclus – donc c’est assez gérable. Mais nous devons faire l’Europe de la défense. On ne peut pas laisser – et je le dis ici et je l’ai dit dans toutes les villes européennes – on ne peut pas laisser à la seule France le devoir de sauver l’honneur de l’Europe. Si la France n’avait pas été présente au Mali et ailleurs, l’Europe n’aurait pas existé. Et si l’Europe a existé, ce ne fut que grâce à la France. Et donc il faut rendre plus collectif cet effort de défense de l’Europe, raison pour laquelle j’ai proposé la mise en place de quartiers généraux à Bruxelles comme premier pas. Nous parlons là d’économies réelles. L’absence de mise en commun des marchés publics en matière de défense a un coût en termes de pertes pour les trésors nationaux jusqu’à 100 milliards. Nous dépensons 100 milliards de trop parce que nous n’arrivons pas à conjuguer nos efforts en matière de fourniture du matériel militaire, donc il y a de l’argent à gagner. Il y a une dose d’efficacité supplémentaire à donner aux efforts de défense de l’Union européenne; et donc il faudra le faire.

Le terrorisme ne connait pas de frontières, donc il faut que l’Europe agisse. Je l’ai dit devant un brillant ancien ministre de l’Intérieur. Là encore, la Commission a fait toutes les propositions et certaines ont été réalisées, comme par exemple le registre européen des données des passagers, registre sur la mise en place duquel le gouvernement français n’a cessé de nous rappeler. Nous avons renforcé la législation européenne en matière de financement du terrorisme. Nous avons changé la législation européenne sur les détentions d’armes à feu et d’explosifs. Cinq jours après les attentats de Paris, la Commission a proposé la réforme de la législation sur le commerce des armes. Le Conseil, lui, a mis 8 mois pour adopter ce qui à l’époque nous fut décrit comme étant d’une urgence absolue, et la faute n’en revient pas à la France. Donc il faudra que toutes les propositions que la Commission a formulées en matière de sécurité trouvent leur entrée le plus rapidement possible dans le Journal officiel de l’Union européenne. Et je suis convaincu que nous ferons d’énormes progrès en la matière si nous arrivons à mieux faire coopérer les services secrets et les services de police. Des progrès ont été faits, comme par exemple le mandat d’arrêt européen. Il a fallu quelques jours pour que la Belgique extrade vers la France un des responsables des attentats de Paris, alors qu’auparavant il fallait dix années pour qu’un terroriste ayant trouvé refuge au Royaume-Uni soit extradé vers la France – dix jours maintenant, dix années auparavant; il faut poursuivre cet effort.

Et puis, oui, il y a la dimension sociale du marché intérieur, qui a l’air pauvre, qui n’existe pas vraiment; qui existe, oui, parce que nous avons des directives sur la sécurité et la santé au travail – c’est les directives Delors, de Vasso Papandreou et d’autres – au moment de la mise en place du marché intérieur. Mais d’autres choses doivent être faites, nous devons écouter les peuples qui malheureusement ne disent pas partout la même chose. Mais nous avons proposé aux législateurs une révision de la directive sur le détachement des travailleurs, parce que je crois qu’un principe doit entrer dans toutes nos législations sociales: un même salaire pour un même travail au même endroit. Et je voudrais donc que le Conseil adopte, tout comme le Parlement, assez rapidement la réforme de la directive sur le détachement des travailleurs, sans se laisser enduire en erreur par les 11 Parlements nationaux qui nous ont montré le carton jaune en arguant du fait que le détachement en fait relève de la subsidiarité et non pas d’une action conjointe forte. Elle doit être forte et conjointe, parce que nous devons mettre un terme à ce dumping social qui dans la mouvance du marché intérieur est venu fragiliser et précariser les relations de travail; et par conséquent nous ferons ce qui doit être fait.

Et puis il y a le Brexit. Nous n’allons pas négocier avant d’avoir reçu la lettre d’adieu du gouvernement britannique. Je suis content que mon ami Michel Barnier soit ici, que je me suis permis de charger d’être le négociateur en chef de la Commission pour ce qui est des négociations à venir avec le Royaume-Uni. Et sur ce point et sans entrer dans les détails et sans discuter de cette question « hard » ou « soft » – je ne sais pas ce que tout cela veut dire – il doit être évident que si le Royaume-Uni veut avoir un libre accès au marché intérieur, que toutes les règles et que toutes les libertés, qui entourent le marché intérieur, soient intégralement respectées. On ne peut pas être un pied dehors et un pied dedans, en écrasant du pied qui est dehors l’ensemble de ce qui a été mis en place. Sur ce point nous devons être, je le dis aujourd’hui, intransigeants. Je vois les manœuvres: le Royaume-Uni, son gouvernement, les milieux qui sont proches de lui, sont déjà en train d’expliquer aux industriels du continent que – oui – il faudra tout de même que les relations soient les plus paisibles possibles. Oui, qu’elles soient les plus amicales possibles, oui, mais il ne faudrait pas que des groupes entiers de l’industrie européenne s’engagent dans des pourparlers secrets dans des chambres noires, rideaux tirés, avec les envoyés du gouvernement britannique, pour venir d’ici une année voir Michel, la Commission, le Conseil, en leur expliquant:  »mais voilà, on ne peut pas faire autrement, il faudra tout de même que nous commercions comme tel fut le cas auparavant avec le Royaume-Uni, et cette liberté de circulation des personnes est une très petite chose vue l’ampleur des avantages que nous pouvons tirer de nos relations commerciales avec le Royaume-Uni ». Si nous commençons à détricoter le marché intérieur en mettant à la libre disposition de l’arbitre et du bon vouloir d’un Etat qui a décidé de quitter, nous inaugurerons la fin de l’Europe, de ses principes directeurs et de tout ce qui fait la noblesse et finalement le succès de l’Europe.

Succès de l’Europe – il faut aussi faire en sorte que nous ne rations pas les opportunités que nous offre le commerce extérieur. Moi, je ne suis pas un adepte du traité transatlantique. Nous sommes en train de finaliser l’accord commercial avec le Canada, qui est un bon accord, le meilleur que nous ayons jamais conclu. Nous avons ou sommes en train de négocier plus de 140 accords commerciaux avec le reste de la planète. Cette fois-ci l’attention du grand public est braquée sur cette affaire du traité transatlantique avec les Etats-Unis.

L’Europe est en train de négocier, mais l’Europe ne va pas s’agenouiller devant les Américains; nous n’allons pas jeter à tout vent les principes qui ont fait le succès de l’Europe. Mais je voudrais dire ici comme ailleurs qu’il ne faudrait pas que nous nous coupions du reste du monde.

Chaque milliard d’euros ajouté au volume de notre commerce extérieur, c’est-à-dire au volume de notre commerce avec les autres, nous permet de créer 14 000 emplois en Europe. Nous venons de fêter le 5ème anniversaire de l’accord commercial avec la Corée du Sud. Le chiffre, le volume du commerce extérieur avec la Corée du Sud, s’élève à 15 milliards. Par le seul accord commercial avec la Corée du Sud, nous avons su créer en Europe plus de 200 000 emplois. Donc il ne faut pas faire comme si les accords commerciaux seraient un cadeau offert aux multinationales et au grand capital, non; les conséquences sociales, si cela est fait suivant les règles, sont évidentes.

Voilà, Mesdames et Messieurs, quelques remarques furtives que je voulais faire, non sans avoir dit qu’il ne faudrait pas que les jeunes perdent espoir. Il faut voir l’Europe telle qu’elle est. C’est le continent le plus petit, alors qu’il se croit très grand. C’est un continent qui aujourd’hui représenté 25 % du PIB global alors que déjà 80 % de la valeur ajoutée globale trouve son origine en dehors des frontières de l’Union européenne. Ces 25 % vont se transformer en se corrigeant vers le bas dans les environs de 15 %. Et nous sommes en déclin démographique. En début du siècle dernier les Européens représentaient 25 % de la population mondiale; à la fin de ce siècle, ce sera 4 % d’Européens sur 10 milliards d’êtres humains.

Celui qui commence à expliquer, surtout lorsqu’il croit le moment propice – des campagnes présidentielles et autres – que le moment est venu de nous recomposer en petites divisions nationales au lieu de conjuguer nos efforts pour pouvoir exister dans le monde – exister pour l’Europe dans le monde veut dire défendre nos valeurs dans le monde, défendre la place de l’Europe, non pas contre les autres, mais en affirmant sa propre identité – se trompe lourdement. Il ne faut pas croire que l’Europe aurait ses meilleurs jours derrière elle.

Mais il ne faut pas perdre patience et énergie, cette énergie et cette patience dont on a besoin pour accomplir des grandes ambitions. Grande énergie pour un long trajet, voilà ce qu’il nous faut.

SPEECH/16/3348

Grand Palais – Picasso.mania & Elisabeth Vigée Le Brun

Picasso.mania

Cent chefs d’œuvre de Picasso, dont certains jamais montrés, confrontés aux plus grands maitres de l’art contemporain, David  Hockney, Jasper Johns, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat…

À la fois chronologique et thématique, le propos retrace les différents moments de la réception critique et artistique de l’œuvre de Picasso, les étapes de la formation du mythe associé à son nom. Aux grandes phases stylistiques, à certaines œuvres emblématiques de Pablo Picasso, telles que Les Demoiselles d’Avignon et Guernica, répondent les œuvres contemporaines de Hockney, Johns, Lichtenstein, Kippenberger, Warhol, Basquiat ou encore Jeff Koons.

Commissaire général : Didier Ottinger, directeur adjoint du Musée national d’Art moderne – Centre Pompidou
Commissaires : Diana Widmaier-Picasso, historienne de l’art ; Emilie Bouvard, conservatrice au Musée national Picasso-Paris
Scénographie : agence bGc Studio

Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, le Centre Pompidou et le Musée national Picasso-Paris.

 

Élisabeth Louise Vigée Le Brun

 

Élisabeth Louise Vigée Le Brun est l’une des grandes portraitistes de son temps, à l’égal de Quentin de La Tour ou Jean-Baptiste Greuze. Issue de la petite bourgeoisie, elle va trouver sa place au milieu des grands du royaume, et notamment auprès du roi et de sa famille. Elle devient ainsi le peintre officiel de la reine Marie-Antoinette. L’exposition, qui est la première rétrospective française à lui être consacrée, présente près de 130 oeuvres de l’artiste, construisant un parcours complet à travers un oeuvre pictural majeur et une grande page de l’histoire de l’Europe.

Commissaires : Joseph Baillio, historien de l’art, Xavier Salmon, directeur du Département des Arts Graphiques du Musée du Louvre

Exposition organisée par la Rmn-GP, le Metropolitan Museum of Art de New York et le Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa. L’exposition se tiendra à New York du 9 février au 15 mai 2016 et à Ottawa du 10 juin au 12 septembre 2016.
Avec le soutien exceptionnel du Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

L’exposition bénéficie du généreux soutien de La Vallée Village.

 

Maison européenne de la photographie

à deux avec Antonin.

J’ai bien craint de ne pas pouvoir entrer pour la 3° fois ; le gardien nous a demandé de revenir « dans une demi-heure » lorsque nous nous sommes présentés à 11:30 (ca ouvre à 11:00). Et ca a marché : nous avons pu enter après 20 minutes d’attente.

Au total, rien de jubilatoire ni de très beau : la photo de qualité s’oriente plutôt vers une recherche du vrai que du beau.

5 photographes étaient exposés :

BRUNO BARBEY – PASSAGES

Depuis près d’un demi-siècle, Bruno Barbey parcourt le monde et a su imprimer sa marque entre recherche artistique et témoignage au sein de l’agence Magnum. Il fuit le scoop, mais ne manque jamais un rendez-vous avec l’Histoire. Son œuvre est un travail de la juste distance, il embrasse les évènements avec humanité. Homme de rencontres, toujours ouvert à l’inconnu, ses photographies se font l’écho de ces rencontres et dessinent la trajectoire unique d’un photographe explorateur et poète, à travers un demi-siècle d’Histoire. L’exposition « Passages » à la MEP présente 55 ans de photographie et 150 tirages N&B et couleur de Bruno Barbey. Une rétrospective qui témoigne d’un double parcours, entre son travail d’auteur et son désir de témoigner sur notre époque.

« D’une facture apparemment classique, l’œuvre de Bruno Barbey occupe dans l’histoire récente de la photographie, une place à part. Très largement diffusé dans la presse et les magazines les plus emblématiques (Du, Camera, Time, Newsweek, Stern…), son travail est pourtant trop souvent éclipsé par son célèbre reportage en N&B sur les Italiens, réalisé à ses débuts dans la première moitié des années 60, ainsi que par les admirables images en couleur de son Maroc natal.
Or que ce soit dans le photojournalisme, dans l’utilisation de la couleur, ou dans l’approche photographique singulière qui le caractérise, Bruno Barbey fait figure de précurseur.
Face aux grands événements qui ont secoué la seconde moitié du 20ème siècle, il semble par instinct avoir toujours été là au bon moment et avant tout le monde.
Il couvre la guerre des 6 Jours en 1967, les événements de Mai 68, le Vietnam en 1971, la Chine pendant la révolution culturelle. Il est au Cambodge quand Phnom Penh est encerclé par les Khmers rouges en 1973, ou encore en Pologne au tout début de Solidarnosc.
Il photographie le Shah d’Iran, l’Imam Khomeini, Salvador Allende, Yasser Arafat, ou encore l’investiture de Barack Obama en janvier 2009. Il ne cesse de parcourir le monde de l’URSS à l’Afrique, des Etats Unis au Japon, de l’Asie à l’Amérique Latine. Il en rapporte une moisson d’images qui font l’objet de nombreuses publications, préfacées par les auteurs les plus illustres : Tahar Ben Jelloun, J.M.G Le Clézio, ou encore Jean Genet qui, à son retour de Palestine, accepte de rédiger un texte qui fera scandale sur ses photographies.

Photographe de l’agence Magnum, coopté dès l’âge de 25ans, Bruno Barbey se défend d’être un photoreporter de guerre : “Je refuse l’esthétique de la folie ou de l’horreur”, écrit-il en exergue d’un de ses livres. Comme le souligne Annick Cojean : “c’est un photographe au long cours, plutôt qu’un baroudeur”.

En fait il est là avant ou après, ni trop loin, ni trop près. Il ne cherche pas le “scoop” et rien n’est plus éloigné de son éthique, que le “coup” si cher aux photojournalistes d’aujourd’hui. Et « s’il y a des rendez-vous avec l’Histoire qu’il ne faut pas rater », il préfère de beaucoup les rendez-vous amoureux avec la vie.
C’est ainsi qu’il a découvert le Brésil en 1966 à la demande d’Edmonde Charles Roux, alors Rédactrice en chef de Vogue. Il devait y rester quinze jours, il y est resté trois mois.

Il utilise pour la première fois un film couleur : le kodachrome 2. C’est nouveau à l’époque et inhabituel. À la couleur souvent mal reproduite dans les magazines, la plupart des photographes d’agence, à l’exception d’Ernst Haas, préfèrent en effet le noir et blanc. Mais contrairement à une minorité de pionniers, comme Stephen Shore, William Eggleston, ou Joel Meyerowitz, tournés vers une exploitation systématique des possibilités esthétiques de ces nouveaux procédés, Bruno Barbey retrouvant au Brésil les fortes couleurs contrastées des rives méditerranéennes, s’emploie simplement à retranscrire le plus naturellement possible le réel, sans excès, ni enluminures. Consubstantielle à sa manière de voir, la couleur, qui devient alors une composante majeure de son œuvre, n’est pas un substitut pictural. C’est une réalité photographique avec laquelle on doit désormais composer.

C’est en ce sens que Bruno Barbey est novateur. Il traverse la deuxième moitié du siècle en parfaite osmose avec son évolution.

Revenant toujours sur les lieux de ses premiers reportages, parfois dix ou quinze ans après, il saisit un monde en marche. Comme l’écrit Carole Naggar : « Chez lui, plus que capture de l’instant, la photo- graphie se fait souvent travail de mémoire ». Avec la discrétion et l’élégance qui le caractérisent, Bruno Barbey a toujours su tenir la bonne distance et garder un juste regard. C’est en cela que son approche visuelle est éminemment contemporaine. Si « c’est poétiquement », comme le dit le poète, « que l’homme habite sur cette terre », c’est photographiquement en tout cas, que Bruno Barbey nous invite à la parcourir et à l’aimer. »

Jean-Luc Monterosso
Directeur de la Maison Européenne de la Photographie

STÉPHANE COUTURIER

L’exposition consacrée à Stéphane Couturier à la MEP s’articule en trois chapitres, présentant son travail depuis la fin des années 1990 jusqu’à ses développements les plus récents.

Privilégiant un parcours chronologique, cette rétrospective s’attache à préciser les grandes étapes de la réflexion, autant technique que conceptuelle, de Stéphane Couturier autour du medium photographique.

Depuis ses débuts en argentique il s’est intéressé à la notion d’archéologie urbaine, fil conducteur de sa pratique qui interroge sous diverses formes les mutations des paysages qui nous environnent. Illustrant cette quête perpétuelle, une installation monumentale, mêlant photographie et vidéo, met notamment en scène son tout dernier travail sur les cités logements d’Alger.

« L’architecture et la ville, leurs apparitions et leurs mutations à travers le monde, sont au cœur des recherches de Stéphane Couturier. Si ses premières séries, Archéologies urbaines (1995-1998) et Monument(s) (1999-2002), privilégiaient une architecture et un urbanisme anonymes et révélaient leurs strates temporelles, les séries suivantes ont davantage mis l’accent sur des ensembles construits ex nihilo. D’abord des lotissements résidentiels au Mexique et aux États-Unis (Landscaping, 2001-2004), puis des villes réalisées par des architectes majeurs du 20e siècle : Chandigarh, dessinée par Le Corbusier (Melting Point – Chandigarh, 2006-2007), Brasilia, conçue par Lucio Costa et Oscar Niemeyer (Melting Point – Brasilia, 2007-2010). Le travail en cours sur la cité Climat de France d’Alger marque à la fois une continuité et une rupture avec ces deux dernières séries. Une continuité, car il porte sur un ensemble architectural et urbain, une véritable ville construite dans les années 1950, comme Chandigarh et Brasilia, par l’architecte Fernand Pouillon. Une rupture, car Stéphane Couturier renouvelle ici profondément son approche et ses méthodes, mêlant notamment photographie et vidéo.

Le soin que Stéphane Couturier accorde à l’environnement de la cité explique cette longue vidéo qui, réalisée dans une voiture entre Diar el-Mahçoul et Climat de France, deux des trois cités construites par Pouillon à Alger dans les années 1950, montre la ville actuelle et souligne la proximité de Climat de France avec son centre. Ce soin justifie aussi ces vidéos (la mer, un cimetière, une autre cité) qui, prises depuis Climat de France, indiquent le hors-champ de l’objet d’étude de Couturier, ou, plutôt, son contrechamp. Car, étant donné sa position surplombante et les perspectives ménagées par Pouillon, Climat de France, cet outil défectueux de pacification sociale, est en revanche un excellent outil de vision. Quand il dessine, Pouillon « pense à celui qui regarde par la baie de sa chambre et de son salon ». Ici, les portiques de la cour des Deux Cent Colonnes, la grande cour du bâtiment principal, découpent l’environnement et cadrent comme le font un appareil de photographie ou une caméra.

Si Climat de France regarde au loin, la cité est elle-même paradoxalement peu visible. Les vues larges présentées dans l’exposition ne doivent pas induire en erreur : elles sont prises de l’extérieur de la cité et font penser à ses vues d’avion dont Pouillon disait qu’elles détournaient les architectes du seul point de vue valable qui est celui du piéton : « Je travaille pour le piéton et non pour l’aviateur ». Or, à l’exception des contrechamps dégagés, le regard du piéton qu’est Stéphane Couturier se heurte à une architecture qui ne s’offre à lui, faute de recul, que sous la forme de fragments. Les photographies de façades qu’il a réalisées sont ainsi trompeuses : elles sont composées numériquement à partir de multiples prises de vue. Elles contrastent avec les fragments incrustés dans les moulures de l’Hôtel des Arts de Toulon qui prolongent à l’intérieur l’effet de collage obtenu à l’extérieur du centre d’art.

Cette perception fragmentaire est aussi due à la richesse et à la variété des détails qui parsèment les façades, apparemment uniformes, de Climat de France : les altérations de l’architecture, le linge qui pend aux fenêtres, les paraboles… À cet égard, les masquages opérés sur une des photographies jouent un rôle de révélateur : il s’agit bien d’une seule et même façade et non de détails épars réunis artificiellement. Si Climat de France ne peut être saisie que de manière fragmentaire, les fragments qui en sont livrés dans l’exposition invitent à une reconstitution mentale, la seule possible, de sa totalité. »

Étienne Hatt

MASSIMO BERRUTI

GAZA : EAU MIRACLE

Prix Photo AFD/Polka

Né en 1979 à Rome, ville où il réside. En 2003, après quelques cours de photographie, il abandonne la biologie pour approfondir la photo. Massimo commence à travailler comme photographe en Italie et en Europe de l’Est où il documente l’immigration et la crise industrielle. En 2014, il a remporté le Grand Prix AFD / Polka du meilleur projet de reportage photo pour « Drops. Water crisis in Gaza and the West Bank ».

L’eau, ressource des plus vitale, devient de plus en plus rare dans les pays du Moyen-Orient. Malgré l’aide apportée par la communauté internationale visant à résoudre les problèmes d’assainissement et de pénurie d’eau, les améliorations restent insuffisantes et une grande partie de la population demeure privée d’eau potable.

Cette situation précaire est encore aggravée par les conflits permanents qui entrainent la destruction quasi systématique des nouvelles infrastructures. En Juillet dernier, l’offensive militaire Israélienne « Protective Edge » provoqua des dégâts sans précédent. Les réseaux de distribution d’eau ainsi que les installations électriques, déjà vétustes, furent encore davantage endommagés. Plus grave encore, la destruction d’une partie des égouts eut pour effet d’envoyer les eaux usées dans les réseaux d’eau potable, mettant ainsi en péril la santé des palestiniens.

On estime qu’il faudrait près de deux ans pour réparer l’ensemble de des dégâts et rétablir une situation viable. « L’équation est simple », explique Guillaume Pierrehumbert, coordonnateur eau et habitat du CICR pour la bande de Gaza. « La pénurie d’électricité empêche l’eau d’être purifiée, évacuée, traitée ou désalinisée, et elle entrave l’approvisionnement des foyers, des hôpitaux et des commerces. L’eau manque un peu partout, et lorsqu’il y en a, elle est salée, souillée ou dangereuse à consommer. »

Aujourd’hui, la question de l’eau devient de plus en plus préoccupante, et pourrait devenir, dans un futur proche, l’un des facteurs principaux des conflits internationaux.

ANDREA & MAGDA
SINAI PARK

Andrea et Magda sont un duo de photographes franco-italien. Ils vivent et travaillent au Moyen-Orient depuis 2008, principalement en Palestine et en Égypte. Ils explorent les conséquences de la mondialisation sur les territoires et l’économie.

Le Sinaï a subi de plein fouet l’effet de la révolution Égyptienne : dans les villages hôteliers de la côte de la mer rouge, « Tahrir » est synonyme de catastrophe économique. Si l’Égypte parie massivement sur le secteur du tourisme dans le Sinaï, c’est la quasi-totalité de l’économie locale qui repose sur l’industrie touristique. Un pari risqué, car cette mono-économie est lourdement fragilisée à chaque séisme politique ayant un écho médiatique international. Les attaques terroristes survenues dans les années 2000, l’Intifada de la proche Palestine, la révolution Égyptienne, puis récemment l’émergence de groupes affiliés à Daesh au nord du Sinaï affectent la confiance des occidentaux, pilier principal des rouages du secteur.

Seul à Sharm el Sheikh, îlot de carton-pâte sous contrôle ultra-sécurisé, les tour-operators sont en nette reprise, misant sur les « package all-inclusive discount ». Les grosses chaines hôtelières se vantent de la reprise des réservations depuis l’élection du général Al Sissi, et les travailleurs hôteliers venus des quatre coins d’Égypte s’enorgueillissent d’un gouvernement qui exhibe ses atouts militaires en preuve de force. Dans le reste du Sud Sinaï, des carcasses d’hôtels fantômes, abandonnés ou jamais terminés, recouvrent toute la côte de Taba à Sharm el Sheikh. Les bédouins, population nomade indigène du Sinaï, subissent une politique de contrôle militaire sévère, et sont largement mis à l’écart de la manne touristique.

Le développement d’un tourisme gourmand mené par les investisseurs cairotes et les pays du Golfe a métamorphosé le territoire : une architecture d’ampleur démesurée, un environnement ravagé par la spéculation immobilière, une culture locale folklorisée, et un morcellement extrême des espaces sous haute surveillance militaire. Le Sinaï des palais de plâtre et des décors de mille et une nuits ressemble à un non-lieu, tel que l’ethnologue Marc Augé avait défini les lieux produits par la  mondialisation : un monde artificiel et naïf, détaché de la réalité locale et conforme à l’imaginaire d’un folklore standard et faussement rassurant.

 

BIENNALE DES PHOTOGRAPHES DU MONDE ARABE

Exposition présentée dans le cadre de la Première Biennale des Photographes du Monde Arabe, à l’initiative de l’Institut du Monde Arabe et de la Maison Européenne de la Photographie.

Cedric CHAPUIS dans « Une vie sur mesure »

Un très beau spectacle vu à deux avec Véronique. Nous avons craint de souffrir de se trouver au 1° rang en coin, mais pas du tout.

Résumé

Une des pépites du Festival d’Avignon depuis 5 ans.
Loin d’être idiot ou attardé, Adrien Lepage est simplement… différent.

A mi-chemin entre Forest Gump et Billy Elliot, ce gamin surdoué, beau de naïveté, vit une passion défendue pour la batterie. Petit à petit, il lève le voile sur une histoire aussi drôle que bouleversante.Il vous prend par la main et nous conte l’histoire de sa vie à travers son amour pour son instrument.

Un spectacle qui vous scotche tant par la finesse de jeu de Cédric Chapuis que par l’astucieuse et poétique mise en scène.

Une vie sur mesure, l’histoire d’une passion

Entre Cédric Chapuis et la batterie, c’est une véritable histoire d’amour. Enfant, il se rêvait batteur. Et puis de fil en aiguille, un détour par maths sup et la fac, les désirs changent peu à peu d’horizon. Adulte, le musicien dans l’âme choisit tout de même de faire de la scène son métier, mais dans la peau… d’un comédien. Alors animateur en clubs de vacances, Cédric Chapuis monte pour la première fois sur les planches et « chope le virus » comme il le dit lui-même.

Jeune auteur et acteur, il se met à écrire ses propres sketches qui donneront un premier spectacle, Jambon-beurre, en 2003. Suivront Tout est drôle sauf le titre, Malheureusement drôle et une pièce de théâtre Restons zen chérie. En 2010, le comédien trouve le moyen d’allier sa passion d’enfance à sa passion d’adulte avec Une vie sur mesure, un seul en scène pour humoriste et batterie ! Le spectacle, présenté à Avignon, enchante le public. Il sera même élu Révélation du off dans l’édition 2011 du festival.

Le pont des espions

de Steven Spielberg, avec Tom Hanks.

Une beau film avec des personnages positifs.
La séquence sur la paranoïa généralisée de la société américaine fait peur, surtout par ses ressemblances avec notre situation présente.

James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au cœur de la guerre froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain U-2 qui a été capturé.

Situé au début de la Guerre Froide, Le Pont des Espions est inspiré de l’histoire vraie de James Donovan (incarné ici par Tom Hanks), un avocat spécialisé dans les assurances qui s’est fait engager par le gouvernement américain pour défendre un espion russe, Rudolf Abel (Mark Rylance). Alors que Donovan était réticent à accepter ce travail, de peur de devenir une cible en ces temps de paranoïa, il a fini par prendre la défense d’Abel par fidélité pour ses principes. Pendant le procès, Donovan et Abel ont développé un lien inattendu basé sur le respect mutuel et l’engagement pour leurs idéaux. Steven Spielberg a souhaité rester au plus proche de leur histoire.

Le tournage du Pont des espions a débuté en septembre 2014 et a duré près de 12 semaines dans divers pays tels que les Etats-Unis, l’Allemagne, et la Pologne. L’équipe du film a souhaité se rendre là où les évènements historiques ont vraiment eu lieu. La production européenne a démarré à Berlin, à l’endroit où l’échange des prisonniers Abel et Powers s’est produit, sur le célèbre pont de Glienicke. Pour filmer les séquences du mur de Berlin, la production s’est également rendue à Wrocław en Pologne qui ressemble plus à Berlin Est en 1961 que Berlin elle-même en raison de son état de délabrement économique. Une partie du film a également été tournée dans la base aérienne de Beale, en Californie.

Le Pont des Espions ne comporte aucune musique durant les vingt premières minutes. Un choix que Steven Spielberg a pris après être tombé amoureux de New York et de la symphonie de bruits qui s’en dégage. Il prit alors la décision de ne travailler que les sons.

Concert de jeunes guitaristes

Il se donnait hier à Villebon un concert exceptionnel de 7 guitaristes, au profit de SLN (Solidarités Nouvelles pour le Logement). J’ai eu le plaisir d’entendre de beaux morceaux, et de découvrir au moins deux artistes dont on devrait entendre parler : Florian Larousse et Pauline Moratille.

Le programme

Armen Doneyan

  • Passacaille – Alexandre Tansman (4/5)
  • Fantaisie sur des thèmes hongrois – Johan Dubez

May Cottel et Chloe Dematte (gauchère … ca fait bizarre)

  • Hier, aujourd’hui, plus jamais – Patrick Roux
  • Agua et vinho – Egberto Gismonti
  • Danse d’Avila – Ida Presti (une femme)
  • Penny Lane – arr. de Léo Brouwer (excellent)

Florian Larousse

  • Semper Dowland, semper Dolens – John Dowland
  • Fantaisie – John Dowland
  • Farewell – John Dowland

Jeremy Perret et Florian Larousse

  • Ouverture du Barbier de Séville – Gioachino Rossini, arr Giulani
  • Serenata – Manuel de Falla piano, arr. Larousse/Perret
  • Jobiniana n°1 – S.Assad (hommage à Jobim)

Jeremy Perret

  • Primavera & El adios – 2 études de Joaquim Clerch
  • Romantico – Astor Piazzolla
  • Etude n°10 – Heitor Villa-Lobos (une merveille)

Pauline Mortadille et Adrien Cotti

  • Target Audience – Marylin Manson, arr. Mortadille/Cotti
  • Cemetery Gates – Pantera, arr. Mortadille/Cotti
  • Teardrop – Massiv attack, arr. Mortadille/Cotti