Le catalogue était beau, mais aucun des objets que nous avions repéré n’est resté accessible ; ils sont tous partis bien au-dessus de leur prix d’estimation.
Finalement, nous avons fait une acquisition :
PAIRE de TABLES GUÉRIDONS
en tôle dorée, plateau circulaire rond. H. 71, D. 55 cm.
Provenance : collection particulière, bassin d’Arcachon.
Les pièces que nous avions repérées :
Lot 79
TRAVAIL FRANÇAIS des ANNÉES 50 Petite armoire de rangement en placage de citronnier de Ceylan et sycomore. Ouvre à deux portes légèrement bombées et présente sept tiroirs. Le meuble repose sur quatre pieds légèrement galbés. Poignée en bronze doré prenant la forme d’un serpent stylisé. Vers 1950. H. 150,5 L. 103, P. 47 cm. (accidents). Provenance : collection Pierre et Jocelyne Noury, Rennes.
Lot 62
Dans le goût de la COMPAGNIE des ARTS FRANÇAIS Chaise à dossier éventail, circa 1930 en acajou les pieds antérieurs à godrons, les pieds postérieurs sabres. H. 88, L. 41, P. 39 cm. (décollements de placage et petites rayures). Provenance : collection Pierre et Jocelyne Noury, Rennes
Lot 66
Gabriel Eugène COQUELIN (Français, 1907-1996) Femme couchée. Épreuve en bronze, signée sur la terrasse, portant un cachet de fondeur illisible. Numérotée 1/8. H. 14, L. 27 cm. Provenance : collection Pierre et Jocelyne Noury, Rennes.
Lot 163
Dans le goût de Michel DUFET (Français, 1888-1985) Bureau de forme rectangulaire en placage de bois clair. Du côté droit, il est muni d’un caisson présentant trois tiroirs à poignées de verre enrichis de deux étagères. Du côté gauche, un montant accueille deux niches. Il ouvre par un tiroir en ceinture. Le plateau en partie foncé d’une toile enduite. Repose-pieds constitué d’une barre tubulaire. Pieds patins. H. 74,5, L. 145,5, P. 78 cm. (petits accidents au placage, manque la clef). Provenance : ancienne collection de la villa Tiffonet à Châtres-sur-Cher, décorée par Jean Pascaud à partir de 1948.
Il y avait aussi un Picasso, très beau en 3 traits :
Pablo PICASSO (Espagnol 1881-1973) – Tête de femme de profil, 1920.
Un Portrait de chien de Francis PICABIA (Français, 1879-1953)
Crayon pastel, signé en bas à droite.
Haut. 17, Larg. 22 cm.
Certificat d’authenticité de Beverly Calté, représentant le comité Picabia, en date du 19 octobre 2020.
Provenance : vente à Paris, Me Briest, 16 novembre 1995, n°150.
Nous avons été très impressionné par l’argentier à ressaut (c. 1931-1934) de Émile-Jacques RUHLMANN (Français, 1879-1933) en placage de palissandre des Indes, la partie centrale à léger ressaut ouvrant par deux portes centrales encadrées de deux rangs de six tiroirs, flanqués de chaque côtés de deux portes dévoilant trois étagères. Socle parallélépipédique en retrait reposant sur une gaine à rouleaux .
Ornementation de bronzes dorés pour les poignées et les entrées de serrure.
Plateau en marbre Portor de forme rectangulaire à gorge.
H. 101, L. 280, P. 74 cm. (petits sauts de placage).
Provenance : collection Félix Marcilhac. collection Pierre et Jocelyne Noury, Rennes.
Certificat joint par Félix Marcilhac du 30 janvier 1998 : « oeuvre authentique (…) réalisée en palissandre, variante du modèle spécialement créé et conçu en bois de violette par l’artiste pour Van Beuningen en 1931, portant le numéro 2136 du référencier d’Émile Jacques Ruhlmann. »
Bibliographie :
- Revue Mobilier & Décoration, décembre 1934, uvre reproduite page 453.
- Pierre KJELLBERG, « Le mobilier du XXe siècle, Dictionnaire des créateurs », les éd. de l’amateur, 1994, ce meuble illustré pp. 572-573, « Collection Félix Marcilhac, Paris ».
Le décorateur et ensemblier Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933) marque de son empreinte le mouvement Art Déco. Principal instigateur de « lHôtel du collectionneur » en 1925, il est à lorigine dun art total somptueux qui se manifeste lors du Salon international des arts décoratifs de Paris cette même année. Le style Ruhlmann devient le style Art Déco, faisant la part belle aux matériaux luxueux et réinterprétant les styles historiques, entre faste et pureté des lignes. Notre argentier figure parmi les chefs-duvres de sa production. Il est ainsi illustré en pleine page de louvrage de référence consacré par Pierre Kjellberg au mobilier du XXe siècle.
Notre argentier trouve son inspiration dans le mobilier du XVIIIe siècle, comme cest souvent le cas dans les années 1920-1930. Il combine les caractéristiques de deux meubles du règne de Louis XVI : lenfilade, dont il épouse la longueur, et le meuble à hauteur dappui, dont il partage la hauteur. Si les dressoirs dalors ont vocation à étaler la richesses des collections dorfèvrerie de leurs propriétaires, notre meuble dissimule plus quil ne met en scène les métaux précieux. La réinterprétation des fastes du XVIIIe siècle sapprécie alors dans lutilisation de matériaux luxueux pour la confection du meuble lui-même, avec son précieux palissandre des Indes. Son plateau en marbre veiné de pyrite, brillant comme de lor, appartient à un gisement aujourdhui épuisés : le Portor. Cest dans ce même marbre que Rembrandt Bugatti soclait ses plus prestigieuses sculptures.
Toutefois cette beauté régressive ne doit pas nous faire oublier sa fantastique modernité. La plinthe évolue comme une ligne terminée par deux volutes parfaitement sphériques. Elle évoque les « Rythmes » peints par Delaunay et le mouvement orphiste en cette même année 1934. Jusque dans sa serrure, semblable à celles réalisées dautres fois avec Jan et Joel Martel, cet argentier navigue entre luxe et épure. Félix Marcilhac, lun des plus illustres spécialistes de lArt Déco ne sy était pas trompé, ayant été lun des précédents propriétaires de ce meuble exceptionnel par son luxe et ses dimensions.
et puis des Calder, dont le plus grand a été attribué à 52 000 €.
Attribué à Alexandre CALDER (Américain, 1898 – 1976)
Stabile en trois éléments.
(Métal rouillé d’origine). H. 61 L. 116 P. 92 cm.
Provenance :
- maquette offerte par Alexandre Calder à Christian Quenault, ouvrier à l’usine tourangelle Biémont entre 1969 et 1972.
- la fondation Calder, qui conteste l’authenticité, de cette uvre a été déboutée dans ses prétentions par le tribunal correctionnel de Paris (4 juin 2013), par la Cour d’ Appel de Paris (4 mars 2015) et par la Cour de Cassation (9 juin 2015), plus haute juridiction française.
Bibliographie : « Les Calder de Quenault aux enchères », maison de ventes Rouillac, Tours, 2019.
À rapprocher de « Lys de force », 1944, collection particulière.